
Cas particuliers
Les cas particuliers d’un glacier

Ce schéma montre comment se forment les rimayes, les séracs et les crevasses.
rimayes

Photo Camptocamp
Ce sont des crevasses qui se forment au pied des parois rocheuses ou des couloirs de glace, lorsqu’il y a un brusque changement dans l’inclinaison de la pente.
En début de saison, elles sont souvent partiellement bouchées par des restes de coulée de neige provenant des pentes supérieures. Pour les franchir, prendre les mêmes précautions que dans le cas des crevasses.
En fin de saison, elles sont beaucoup plus ouvertes et présentent souvent une dénivellation importante entre la lèvre inférieure et la lèvre supérieure. Elles deviennent alors beaucoup plus difficiles à négocier. Si la neige est molle et instable il ne faut pas hésiter à enfoncer les bras le plus profondément possible. Parfois il est nécessaire de pratiquer la courte-échelle. Dans des cas extrêmes, le grimpeur est parfois amené à utiliser des techniques de progression artificielle.
L’endroit où se franchit la rimaye doit être choisi avec soin. Il faut tenir compte non seulement de sa difficulté mais aussi de son exposition aux chutes de pierres ou de glace.
Pour cette raison, il est bon d’aller repérer le meilleur passage la veille de la course et, si besoin est, de l’équiper.
A la descente, les précautions à prendre sont à peu près les mêmes qu’à la montée. Si la rimaye est ouverte, il faut la sauter en étant très souple à la réception. Si elle est trop haute, il faut poser un rappel.
Séracs

Photo Chamonix.net
Un sérac est un bloc de glace de grande taille formé par la fracturation (dépassement du seuil de plasticité de la glace) d’un glacier. Étant donné que les glaciers « coulent » continuellement, des pans de séracs peuvent s’écrouler de façon soudaine et imprévisible à n’importe quel moment.
Traverser une zone de sérac est extrêmement dangereux pour les montagnards. On parle de risque objectif. Chaque année, les chutes de séracs sont à l’origine de nombreux accidents.
Crevasses ouvertes

Photo Objectif alpinisme
Si elle est en glace, on saute à l’endroit où elle est la plus étroite, mais aussi à l’endroit où les aires d’élan et de réception sont les meilleures.
Si elle est en neige, se déplacer latéralement pour voir si les lèvres de la crevasse sont surplombantes, puis, bien assuré, avancer jusqu’au bord en tassant la neige sous les pieds. Si la crevasse n’est pas trop large, sauter du bord, sinon revenir quelques pas en arrière pour prendre son élan.
Tenir le piolet légèrement en avant et de côté, être souple à la réception. Si l’on juge que la réception est délicate enlever les crampons.
Crevasse couverte et pont de neige

Photo Camptocamp
Il faut apprendre à deviner les crevasses couvertes, ce sont les plus dangereuses. Au printemps ou en été, elles sont décelables par l’aspect de la neige qui les recouvre: celle-ci est mate, sa surface est légèrement incurvée et parfois parcourue de petites fentes.
Dans la mesure du possible, contourner la crevasse. Si cela n’est pas possible, utiliser un pont de neige pour la franchir. Bien assuré par le second, le premier de cordée avance avec prudence, sans à coups, en sondant la neige avec son piolet.
En cas d’effondrement, se jeter vivement en avant ou en arrière de tout son long, sans lâcher le piolet. Si le pont paraît fragile, passer « à quatre pattes », ou même en rampant, afin de répartir le poids du corps sur une plus grande surface. Si le pont de neige est incliné ne pas hésiter à se laisser glisser.
Les ponts de neige sont particulièrement dangereux aux premières neiges et en cas de redoux.
Corniches

Elles se forment sur les arêtes, du côté opposé au vent et surplombent le vide. Leur taille est variable, mais il arrive qu’elles avancent de plus de 20 mètres sur le vide.
Il est impossible d’estimer leur solidité. Il est donc dangereux de progresser sous des corniches ou de s’avancer jusqu’à dominer le vide.

Schéma Avalanche-net
Arêtes de neige
Lorsqu’elles sont en bonne neige et sans corniches, les arêtes ne présentent pas de danger particulier. Les grimpeurs progressent ensemble, en suivant le fil (l’encordement est très court). Si un membre de la cordée tombe d’un côté, l’autre doit sauter du côté opposé de l’arête; c’est le seul moyen de s’en sortir.
Lorsque l’arête est aiguë, le grimpeur progresse en se tenant à califourchon sur l’arête. Ce moyen, s’il n’est pas rapide et, en revanche, très sûr.
Lorsque l’arête est fragile parce qu’elle est en neige instable et/ou bordée d’une corniche, la progression se fait en contrebas en utilisant les techniques de cramponnage en traversée. Dans ce cas, l’assurage est plus délicat. En revanche, si chaque grimpeur a la possibilité de progresser sur le versant opposé, l’assurage est alors automatiquement réalisé.