Cas particuliers / Special cases
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écrit par Wladimir T.

chef de course et instructeur au Club Alpin Suisse

Le 3 avril 2013

Les cas particuliers d’un glacier

Ce schéma montre comment se forment les rimayes,
les séracs et les crevasses.

Schéma avalanche-net

rimayes

Ce sont des crevasses qui se forment au pied des parois rocheuses ou des couloirs de glace, lorsqu’il y a un brusque changement dans l’inclinaison de la pente.

En début de saison, elles sont souvent partiellement bouchées par des restes de coulée de neige provenant des pentes supérieures. Pour les franchir, prendre les mêmes précautions que dans le cas des crevasses.

En fin de saison, elles sont beaucoup plus ouvertes et présentent souvent une dénivellation importante entre la lèvre inférieure et la lèvre supérieure. Elles deviennent alors beaucoup plus difficiles à négocier. Si la neige est molle et instable il ne faut pas hésiter à enfoncer les bras le plus profondément possible. Parfois il est nécessaire de pratiquer la courte-échelle. Dans des cas extrêmes, le grimpeur est parfois amené à utiliser des techniques de progression artificielle.

L’endroit où se franchit la rimaye doit être choisi avec soin. Il faut tenir compte non seulement de sa difficulté mais aussi de son exposition aux chutes de pierres ou de glace.

Pour cette raison, il est bon d’aller repérer le meilleur passage la veille de la course et, si besoin est, de l’équiper.

A la descente, les précautions à prendre sont à peu près les mêmes qu’à la montée. Si la rimaye est ouverte, il faut la sauter en étant très souple à la réception. Si elle est trop haute, il faut poser un rappel.

Séracs

Un sérac est un bloc de glace de grande taille formé par la fracturation (dépassement du seuil de plasticité de la glace) d’un glacier. Étant donné que les glaciers « coulent » continuellement, des pans de séracs peuvent s’écrouler de façon soudaine et imprévisible à n’importe quel moment.

Traverser une zone de sérac est extrêmement dangereux pour les montagnards. On parle de risque objectif. Chaque année, les chutes de séracs sont  à l’origine de nombreux accidents.

Crevasses ouvertes

Si elle est en glace, on saute à l’endroit où elle est la plus étroite, mais aussi à l’endroit où les aires d’élan et de réception sont les meilleures.

Si elle est en neige, se déplacer latéralement pour voir si les lèvres de la crevasse sont surplombantes, puis, bien assuré, avancer jusqu’au bord en tassant la neige sous les pieds. Si la crevasse n’est pas trop large, sauter du bord, sinon revenir quelques pas en arrière pour prendre son élan.

Tenir le piolet légèrement en avant et de côté, être souple à la réception. Si l’on juge que la réception est délicate enlever les crampons.

Crevasse couverte et pont de neige

Il faut apprendre à deviner les crevasses couvertes, ce sont les plus dangereuses. Au printemps ou en été, elles sont décelables par l’aspect de la neige qui les recouvre: celle-ci est mate, sa surface est légèrement incurvée et parfois parcourue de petites fentes.

Dans la mesure du possible, contourner la crevasse. Si cela n’est pas possible, utiliser un pont de neige pour la franchir. Bien assuré par le second, le premier de cordée avance avec prudence, sans à coups, en sondant la neige avec son piolet.

En cas d’effondrement, se jeter vivement en avant ou en arrière de tout son long, sans lâcher le piolet. Si le pont paraît fragile, passer « à quatre pattes », ou même en rampant, afin de répartir le poids du corps sur une plus grande surface. Si le pont de neige est incliné ne pas hésiter à se laisser glisser.

Les ponts de neige sont particulièrement dangereux aux premières neiges et en cas de redoux.

Corniches

Elles se forment sur les arêtes, du côté opposé au vent et surplombent le vide. Leur taille est variable, mais il arrive qu’elles avancent de plus de 20 mètres sur le vide.

Il est impossible d’estimer leur solidité. Il est donc dangereux de progresser sous des corniches ou de s’avancer jusqu’à dominer le vide.

Arêtes de neige

Lorsqu’elles sont en bonne neige et sans corniches, les arêtes ne présentent pas de danger particulier. Les grimpeurs progressent ensemble, en suivant le fil (l’encordement est très court). Si un membre de la cordée tombe d’un côté, l’autre doit sauter du côté opposé de l’arête; c’est le seul moyen de s’en sortir.

Lorsque l’arête est aiguë, le grimpeur progresse en se tenant à califourchon sur l’arête. Ce moyen, s’il n’est pas rapide et, en revanche, très sûr.

Lorsque l’arête est fragile parce qu’elle est en neige instable et/ou bordée d’une corniche, la progression se fait en contrebas en utilisant les techniques de cramponnage en traversée. Dans ce cas, l’assurage est plus délicat. En revanche, si chaque grimpeur a la possibilité de progresser sur le versant opposé, l’assurage est alors automatiquement réalisé.

Special cases of a glacier

This diagram shows how rimayes, seracs and crevasses are formed.

Schéma avalanche-net

rimayes

These are crevasses that form at the foot of rock faces or ice corridors when there is a sudden change in slope.

At the start of the season, they are often partially blocked by remnants of snow flows from the upper slopes. When crossing them, take the same precautions as for crevasses.

At the end of the season, they are much more open and often have a significant gap between the lower and upper lip. This makes them much more difficult to negotiate. If the snow is soft and unstable, don’t hesitate to dig your arms in as deep as possible. Sometimes it is necessary to use a short ladder. In extreme cases, the climber may have to use artificial progression techniques.

The place where the rimaye is crossed must be chosen with care. Consideration must be given not only to its difficulty but also to its exposure to falling rocks or ice.

That’s why it’s a good idea to find the best passage the day before the race and, if necessary, equip it.

On the way down, the precautions to take are much the same as on the way up. If the rimaye is open, you need to jump it, being very flexible on the landing. If the rimaye is too high, use an abseil.

Seracs

A serac is a large block of ice formed by the fracturing (exceeding the ice’s plasticity threshold) of a glacier. Since glaciers are continually « flowing », sections of serac can collapse suddenly and unpredictably at any time.

Crossing a serac zone is extremely dangerous for mountaineers. This is known as an objective risk. Every year, falling seracs are the cause of numerous accidents.

Open crevasses

If it’s made of ice, you jump where it’s narrowest, but also where the run-up and landing areas are best.

If the crevasse is in snow, move sideways to see if the lips of the crevasse are overhanging, then, sure-footed, advance to the edge, packing the snow under your feet. If the crevasse is not too wide, jump off the edge, otherwise take a few steps back to gain momentum.

Hold the ice axe slightly forward and sideways and be flexible when landing. If you feel that the landing is delicate, remove the crampons.

Covered crevasses and snow bridges

You need to learn how to spot covered crevasses, as they are the most dangerous. In spring or summer, they can be detected by the appearance of the snow that covers them: it is matt, its surface is slightly curved and sometimes has small cracks in it.

If possible, go around the crevasse. If this is not possible, use a snow bridge to cross it. Securely supported by the second in command, the leader advances cautiously and smoothly, probing the snow with his ice axe.

If the bridge collapses, throw yourself forward or backwards as far as you can without letting go of the ice axe. If the bridge looks fragile, crawl or crawl on all fours to spread your body weight over a larger area. If the snow bridge is sloping, don’t hesitate to let yourself slide.

Snow bridges are particularly dangerous in the first snows and when the weather turns warm.

Corniches

They form on the ridges, on the opposite side to the wind, and overhang the void. Their size varies, but they can sometimes protrude more than 20 metres into the void.

It is impossible to estimate their strength. It is therefore dangerous to progress under ledges or to advance until you dominate the void.

Snow edges

When the snow is good and there are no ledges, the ridges present no particular danger. The climbers progress together, following the rope (the rope is very short). If one member of the party falls to one side, the other must jump to the opposite side of the ridge; this is the only way to get out.

When the ridge is sharp, the climber progresses by straddling the ridge. This is not a fast method, but it is very safe.

When the ridge is fragile because it is made of unstable snow and/or bordered by a cornice, progress is made below using traverse cramponing techniques. In this case, belaying is more delicate. On the other hand, if each climber has the opportunity to progress on the opposite side, the belay is automatically carried out.

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7 Commentaires

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