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Vous voulez aller plus haut et revenir en toute sécurité ? … Il ne faut pas en faire toute une montagne  !

Do you want to go higher and come back safely ? … There’s no need to make a mountain out of a molehill !

ma vie de montagnard

En été, dans les années 50, les moniteurs (style GO) nous promenaient par monts et par vaux dans l’Oisans. Il fallait bien occuper les gamins. Affublés de pantalons golf et de Pataugas, nous crapahutions à travers pâturages et bois, dormions parfois dans des granges, et accumulions des images plein les yeux et des souvenirs plein la tête.

Des années plus tard, diplômes en poche, mes souvenirs de gosse ont vite fait de me rattraper.

J’étais à Genève, de nouveau entouré de montagnes, et baignant dans une atmosphère qui me rappelait mes aventures de jadis. Genève, patrie de Horace-Bénédicte de Saussure considéré comme le fondateur de l’alpinisme. Genève et son Salève sur lequel une voie d’escalade – la Grande Varappe – a donné jour au terme générique « varappe ».

Pris dans le tourbillon de la vie citadine, je concrétisais mes rêves par la lecture de tous les ouvrages sur la conquête des Alpes que je pouvais trouver.

La lecture c’est bien, mais le manque d’action devenait de plus en plus pressant.

Je troquais mes pantalons golf et mes pataugas contre un look plus moderne, et partais marcher dans les Pré-alpes environnantes. Seulement voilà; plus on monte, plus on a envie d’aller plus haut. Mais plus haut, tout seul, ça fait peur. Il faut trouver de l’aide. Il faut trouver des compagnons, et acquérir des connaissances sur le milieu et les techniques. Mais où et comment ?

Et me voilà devenu membre de la section genevoise du Club Alpin Suisse.

L’horizon s’élargit considérablement. Mes ballades se transforment en courses de moyenne montagne. J’apprends à marcher sur tout type de terrain. Mon premier outil de montagnard – le piolet – me confère un nouveau statut. Je mets timidement mes pas dans les traces des grands alpinistes. Je rêve quoi.

Pas tant que ça finalement. Connaissances et expérience acquises, des chefs de course de la section acceptent que je rejoigne des « expéditions » plus… risquées. Et me voilà en train de patauger dans la neige, cramponner sur la glace, et utiliser mes quatre membres pour escalader le rocher. Je suis fier de trimbaler tout un attirail technique qui me donne l’illusion de faire partie de ceux qui savent et qui osent.

Si mon ego enfle, mon cœur et mon esprit s’épanouissent davantage. La nature alpine avec ses belles fleurs si fragiles, et ses animaux si attendrissants et courageux, ne cessent de m’émerveiller. L’effort de la marche, la lutte contre les éléments, les veillées en cabane et la solidarité de groupe m’enrichissent. Quel bonheur… et quelle drogue.

En faire plus ? c’est possible. Le CAS offre des cours et délivre un diplôme de chef de course. Je m’inscris, je réussis et je couds un superbe badge sur mon anorak. Me voilà presque guide de haute montagne. Je choisis et organise des courses, je marche en tête, je décide. Mais je suis aussi responsable; devant la loi, devant les autres et devant moi-même. Alors on laisse son ego de côté et on cultive l’humilité. Une belle école de vie.

A partir de là j’ai enchaîné les ascensions, principalement dans les Alpes Suisses. Dans les années 90, plusieurs expéditions et treks dans l’Himalaya m’ont fait découvrir et aimer le Népal. Une incursion au Pérou m’a permis de gravir quelques sommets.

Avec l’âge, les hauts sommets s’éloignent et les moins élevés ont tendance à grandir. Qu’importe, le plaisir de parcourir le relief est toujours aussi intense. Les cours d’alpinisme me permettent de transmettre le reçu et le vécu et, en retour, percevoir dans les yeux des participants des rêves de belles ascensions.

Je parcours souvent la montagne avec mon épouse Marie. Elle a bon pied et surtout bon œil. Sans elle, bien des bouquetins, chamois, lagopèdes, marmottes et autre faune seraient restés dissimulés à mon regard. Du courage, Marie en a aussi. Braver la neige pour arriver dans une cabane vide, s’installer dans le local d’hiver, faire fondre la neige et dormir par 2-3 degrés nécessite du cran.

Merci Marie pour l’aide apportée à la construction de ce site, et pour avoir accepté d’être mon épouse.

Nous habitons à St-Luc, dans le Val d’Anniviers.

Merci également à Augustin Rion, pour m’avoir appris à skier,  m’avoir guidé le long de quelques voies ardues et d’avoir contribué,
en tant que guide de haute montagne, au bien-fondé du contenu de ce site.

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