vous avez dit équilibre ?
Dans le rocher, le fait de pouvoir saisir avec les mains une bonne prise et ensuite y poser le pied donne une impression de sécurité et engendre la confiance.
Sur la neige et sur la glace, en revanche, on ne s’accroche à rien. C’est pourquoi, encore plus que dans le rocher, il importe d’acquérir un très bon sens de l’équilibre.
Quelle que soit l’inclinaison de la pente, le corps doit rester vertical, bien d’aplomb sur les pieds.
Dès le début de l’apprentissage de la technique, il faut, à l’évidence, utiliser le piolet qui constitue le troisième point d’appui.
Cependant, après que chaque nouveau mouvement ait été étudié, Gaston Rébuffat conseille de refaire le même mouvement sans l’aide du piolet, et il ajoute:
« …ainsi, par voie de conséquence, il (le montagnard) aura automatiquement le corps vertical, d’aplomb, ses crampons mordront bien, et surtout il prendra conscience de son équilibre en se rendant compte qu’il tient – et plus d’une fois il en sera lui-même surpris – pourquoi il tient et dans quelle mesure; inversement il réalisera que si son centre de gravité venait à passer à l’extérieur de sa base, c’est-à-dire de ses pieds, il serait en perte d’équilibre, et tomberait. »
Le même conseil est prodigué concernant les crampons. Bien que ceux-ci soient un élément de sécurité, au même titre que le piolet, le débutant devrait s’entraîner à progresser sans crampons en tapant simplement du pied sur des pentes de neige allant jusqu’à 40 degrés et en taillant des marches sur des pentes de glace raides.
« …il y gagnerait beaucoup en connaissance de son équilibre et accroîtrait sa sûreté et son aisance lorsque, par la suite, il devra traverser sans crampons un couloir de neige ou de glace pour, par exemple, poursuivre une escalade rocheuse. »
La technique de progression va tout naturellement dépendre de la qualité de la neige ou de la glace, et de l’inclinaison de la pente.