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Vous voulez aller plus haut et revenir en toute sécurité ?
Il ne faut pas en faire toute une montagne  !

Do you want to go higher and come back safely ? …
There’s no need to make a mountain out of a molehill !

Terrains peu difficiles à assez difficiles / Slightly difficult to fairly difficult terrain

Terrains peu difficiles à assez difficiles / Slightly difficult to fairly difficult terrain

Progression sur terrains peu difficiles à assez difficiles

Comme dans le cas de la progression en terrain facile, la progression en terrain peu ou assez difficile s’apparente beaucoup à la simple marche (intervention limitée des bras; principaux efforts fournis par les jambes et les pieds).

Cependant, même si les difficultés sont peu spectaculaires, les fautes peuvent entraîner des accidents graves.

Il n’est pas toujours facile de classer le terrain selon des catégories de difficulté. Il y a tous les cas limites.

Pour certain, un type de terrain particulier sera considéré comme facile alors que pour d’autres il pourra apparaître comme étant peu difficile, voir assez difficile.

Le terrain lui-même, de par sa nature, ne se prête pas toujours bien à la cotation. Si les cotations rocheuses sont généralement assez précises, celles qui concernent la neige ou la glace le sont beaucoup moins car elles dépendent non seulement de l’inclinaison de la pente mais aussi, et dans une plus grande mesure encore, de la qualité du manteau blanc qui la recouvre. Il en va de même pour les terrains recouverts de blocs, d’éboulis ou d’herbe.

Pendant la progression elle-même, surtout lorsque celle-ci est monotone comme c’est souvent le cas lors d’une montée sur la neige, il arrive parfois que l’on passe sans s’en rendre compte – et donc sans avoir pris les mesures de sécurité adéquates – d’un terrain facile à un terrain assez difficile.

C’est le cas typique d’un névé qui se redresse progressivement sans changement dans la nature et la qualité de la neige.

Attention à l’inertie qui entraîne un retard dangereux dans le jugement !

Dans le cas envisagé ici, celui de la progression en terrain peu à assez difficile, nous n’indiquerons que les techniques de bases permettant de faire des courses faciles en toute sécurité.

Mais comme il n’est pas toujours possible de faire, au niveau des principes généraux,

une distinction nette entre terrain peu difficile et terrain assez difficile,

il reste évident que le montagnard, même débutant, se doit de connaître

les principes de base de l’alpinisme de difficulté plus élevée.

Progress on slightly difficult to fairly difficult terrain

As in the case of progress over easy terrain, progress over slightly or fairly difficult terrain is very similar to simple walking (limited use of the arms; main efforts made by the legs and feet).

However, even if the difficulties are not spectacular, mistakes can lead to serious accidents.

It’s not always easy to classify terrain according to difficulty. There are all sorts of borderline cases.

For some, a particular type of terrain will be considered easy, while for others it may appear to be not very difficult, or even quite difficult.

The terrain itself, by its very nature, does not always lend itself well to grading. While rock ratings are generally fairly accurate, those for snow and ice are much less so, since they depend not only on the inclination of the slope but also, and to an even greater extent, on the quality of the white mantle covering it. The same applies to ground covered with boulders, scree or grass.

During the ascent itself, especially when it is monotonous as is often the case when climbing on snow, you can sometimes move from easy to fairly difficult terrain without realising it – and therefore without having taken the appropriate safety measures.

This is a typical case of a snowfield that gradually recovers without any change in the nature or quality of the snow.

Beware of inertia, which leads to a dangerous delay in judgement !

In the case we are considering here, that of progressing in terrain that is not very difficult to fairly difficult, we will only describe the basic techniques that will enable you to make easy runs in complete safety.

However, as it is not always possible to make a clear distinction, in terms of general principles,

between terrain that is not very difficult and terrain that is quite difficult,

it is clear that mountaineers, even beginners, need to know

the basic principles of mountaineering of a higher level of difficulty.

Terrains peu difficiles à assez difficiles / Slightly difficult to fairly difficult terrain

Progression sur terrains faciles / Progress on easy terrain

Progression sur terrains facile

Les terrains faciles se rencontrent en général lors des marches d’approche ou de retour. Le montagnard progresse généralement le long d’un sentier pour monter au refuge. Au-delà, c’est le domaine des pentes d’herbe et de neige et des pentes d’éboulis et de blocs.

Progression sur sentiers

Il faut toujours être chaussé de chaussures montantes à semelles profilées.

Une paire de bâtons de ski, voire un piolet, peut s’avérer utile si le sentier devient glissant à la suite d’une chute de pluie. En outre, le fait de pouvoir s’appuyer sur un bâton lorsque la pente devient raide, soulage les cuisses à la montée et les genoux à la descente.

S’il vous prend l’envie légitime d’admirer le paysage alors que vous progressez sur une sente bordée d’un à-pic, arrêtez vous d’abord. Un faux-pas, une racine qui dépasse où un caillou instable et le pire peut arriver.

A la descente prenez garde de ne pas glisser sur le rocher couvert de gravillons, la racine humide ou la pomme de pin qui roule sous le pied.

Progression sur pentes herbeuses et névés

De nombreux accidents ont pour cause une glissade sur une pente d’herbe ou de neige. Les pentes d’herbe couchée et humide sont d’autant plus dangereuses que l’on a tendance à ne pas s’en méfier suffisamment. 

Il m’est arrivé de perdre pied sur une pente d’herbe raide, et le seul moyen qui m’a permis d’enrayer la glissade,

avant de passer par dessus une barre rocheuse, fut l’utilisation de la technique du piolet-frein.

Progression sur pentes d’éboulis et de blocs

A la montée

Choisir de préférence les gros blocs. Se méfier toutefois des gros blocs posés en équilibre sur d’autres: le seul poids d’un corps humain peut les faire basculer et vous entraîner dans leur chute.

A la descente

Choisir les éboulis fins. Selon l’inclinaison de la pente et la consistance de ces éboulis il sera parfois possible de descendre simplement en plantant les talons ou même en « ramasse » comme sur une pente de neige en bonne condition.

 

Attention aux restes de neige entre les blocs,
la jambe peut s’y enfoncer brusquement et causer des blessures !

Progress on easy terrain

Easy terrain is generally found on the approach and return walks. Mountain climbers generally follow a path up to the refuge. Beyond that, there are grass and snow slopes and scree and boulder slopes.

Progression on footpaths

Always wear high boots with profiled soles.

A pair of ski poles, or even an ice axe, can be useful if the path becomes slippery after a rainfall. What’s more, being able to lean on a pole when the slope gets steep takes the weight off your thighs on the way up and your knees on the way down.

If you have the legitimate urge to admire the landscape as you make your way along a path bordered by a sheer drop, stop first. One false step, a protruding root or an unstable rock and the worst can happen.

On the way down, take care not to slip on the gravel-covered rock, the damp root or the pine cone that rolls under your foot.

Progression on grassy slopes and snowfield

Many accidents are caused by slipping on a grass or snow slope. Wet, flat grass slopes are all the more dangerous because people tend not to be sufficiently careful.

 

I sometimes lost my footing on a steep grass slope, and the only way I could stop the slide,

before going over a rocky bar, was to use the pick-and-brake technique.

Progress on scree and boulder slopes

On the way up

Large boulders are preferable. However, beware of large blocks balanced on top of others: the weight of a human body alone can cause them to topple over, dragging you down with them.

On the way down

Choose fine scree. Depending on the inclination of the slope and the consistency of the scree, it will sometimes be possible to descend simply by planting the heels or even by « scooping » as on a snow slope in good condition.

 

Watch out for any remaining snow between the blocks,
your leg could suddenly sink into it and cause injury!

Terrains peu difficiles à assez difficiles / Slightly difficult to fairly difficult terrain

Techniques de progression avant-propos / Progression techniques foreword

Avant-propos concernant la progression

Avant d’aborder les techniques de progressions à proprement parler il est bon de rappeler

les trois principales règles de progression.

 

♦ Équilibre

♦ Prise de pied

♦ Enchaînement des mouvements

L’équilibre

La progression en montagne nécessite un sens profond de l’équilibre. Le recours à la force permet certes de négocier des passages de toutes difficultés, mais cela au détriment du plaisir et avec davantage de fatigue donc moins de sécurité.

Monter, grimper, faire une ascension, c’est élever son corps, son poids, puis le descendre. Le meilleur moyen de lutter contre la pesanteur et de faire en sorte que le poids soit pris en charge par les jambes et que les bras n’interviennent que pour maintenir le buste dans une position verticale.

Une perche, si elle est verticale, pèse de tout son poids sur sa base, il suffit de peu de force pour la maintenir dans cette position. Si elle est inclinée, par contre, il faut beaucoup plus de force pour l’empêcher de tomber.

Escalader, ce n’est pas se hisser à la force des bras, c’est marcher sur un terrain plus ou moins incliné, pouvant s’approcher de la verticale. Une paroi doit être considérée comme un escalier très raide dont les parties horizontales seraient très courtes.

Prise de pied

Le contact entre le pied et le sol, ou sensibilité de la prise de pied, s’acquiert par l’entraînement. Cette sensibilité conditionne l’aisance avec laquelle le grimpeur progresse dans tous les types de terrains.

La marche dans les pierriers, les gazons raides, les gros blocs, aide à acquérir ce type de sensibilité.

Enchaînement des mouvements

Escalader, gravir, monter sont trois termes par lesquels on peut définir les trois modes de déplacement en montagne.

Le terme escalader s’applique à une succession de mouvements complets, impliquant l’usage des quatre membres.

Le terme gravir implique une succession de mouvements coordonnés afin de franchir, à la verticale, un obstacle, en dominant la force de gravité.

Monter, est un terme plus général pour définir toute progression en montagne.

Le seul moyen de se déplacer en montagne en économisant ses forces et en assurant sa sécurité, est de progresser avec rythme, souplesse et vigilance et cela, quel que soit le mode de déplacement utilisé.

Foreword on progression

Before going into the techniques of progression proper, it’s worth recalling
the three main rules of progression.

♦ Balance

♦ Foothold

♦ Sequence of movements

Balance

Progress in the mountains requires a profound sense of balance. It is true that strength can be used to negotiate passages of any difficulty, but this is to the detriment of pleasure and with more fatigue, and therefore less safety.

Climbing means raising your body, your weight, and then lowering it. The best way to combat gravity is to ensure that the weight is taken on by the legs and that the arms are only used to keep the torso in a vertical position.

If a pole is vertical, all its weight rests on its base, and it takes very little force to keep it in this position. If it is tilted, on the other hand, much more force is needed to prevent it from falling.

Climbing does not mean pulling yourself up by the force of your arms, it means walking on a more or less inclined surface that may be close to vertical. A wall should be seen as a very steep staircase with very short horizontal sections.

Foothold

Contact between the foot and the ground, or grip sensitivity, is acquired through training. This sensitivity determines the ease with which climbers progress over all types of terrain.

Walking on scree, steep grass and large boulders helps to develop this type of sensitivity.

Sequence of movements

Climbing, climb, Ascending is a more general term for progress in the mountains are three terms that can be used to define the three ways of travelling in the mountains.

The term « climbing » applies to a succession of complete movements involving the use of all four limbs.

The term « climb » implies a series of coordinated movements to overcome an obstacle vertically, overcoming the force of gravity.

Ascending is a more general term for progress in the mountains.

The only way to get around the mountains safely and sparingly is to progress with rhythm, flexibility and vigilance, whatever mode of transport you use.

Terrains peu difficiles à assez difficiles / Slightly difficult to fairly difficult terrain

Bivouaquer ou renoncer / Bivouac or give up /

bivouaquer ou renoncer ?

Le vieux principe selon lequel il faut à tout prix éviter de bivouaquer en montagne se justifiait à l’époque où l’équipement était rudimentaire. De nos jours, il est tout à fait possible de passer une nuit à la belle étoile en haute montagne, sans courir de dangers particuliers, si l’on applique quelques règles simples. Certains bivouaquent même pour le plaisir, ou pour éviter les refuges surchargés.

♦ Emplacement     ♦ Organisation     ♦ Savoir renoncer

Choix de l’emplacement du bivouac

C’est un élément très important. Pour que le choix soit possible il faut être prévoyant et y songer avant la tombée de la nuit.

Il faut que l’emplacement soit à l’abri des dangers objectifs (attention aux cheminées-cascades et à l’accumulation de la neige entre la paroi et le bivouac), à l’abri du vent et si possible sur une surface horizontale et plane.

Une rimaye ou une crevasse bouchée peuvent offrir un bon abri.

Organisation du bivouac

Installer en premier lieu un assurage mobile sous la forme d’une corde fixée à la paroi sur laquelle on fera coulisser les mousquetons d’auto-assurage. S’auto-assurer et assurer le matériel.

Aménager l’emplacement en enlevant les pierres gênantes et les utiliser pour construire un muret de protection contre le vent.

Bien stabiliser le réchaud et commencer à faire fondre la neige.

Etendre éventuellement le sac de bivouac en demi pente de toit en fixant un des côtés à la paroi l’autre étant maintenu par des pierres.

Utiliser corde, sac à dos, couverture de survie etc… en guise de matelas pour vous protéger du froid qui vient du sol.

Ne pas oublier de délasser les chaussures. On peut également enfiler les pieds dans le sac à dos. Certain sac à dos possèdent une armature amovible en mousse armée, à utiliser pour s’asseoir dessus.

Savoir renoncer

Pendant la course garder en mémoire quatre facteurs importants : l’humain, les conditions, le terrain, le timing.

Au point de non retour, une analyse de ces quatre facteurs aidera à décider de continuer ou non.

♦ dans quel état physique est la cordée ?

♦ les conditions de la course et météorologiques sont-elles bonnes ?

♦ le terrain est-il acceptable ?

♦ reste-t-il assez de temps  ?

bivouac or give up?

The old principle that you should avoid bivouacking in the mountains at all costs was justified in the days when equipment was rudimentary. Nowadays, it’s perfectly possible to spend a night under the stars in the high mountains, without running any particular risks, if you follow a few simple rules. Some people even bivouac for pleasure, or to avoid overcrowded refuges.

♦ Site     ♦ Organisation     ♦ Know when to give up

Choosing a bivouac site

This is a very important factor. To make the right choice, you need to think ahead and think about it before nightfall.

The site must be safe from objective dangers (watch out for waterfall chimneys and snow accumulation between the wall and the bivouac), sheltered from the wind and, if possible, on a horizontal, flat surface.

A rimaye or blocked crevasse can provide good shelter.

Organisation of the bivouac

First, install a mobile belay device in the form of a rope attached to the wall on which you can slide the self-belay karabiners. Secure yourself and your equipment.

Arrange the site by removing any stones in the way and use them to build a low wall to protect against the wind.

Stabilise the stove and start to melt the snow.

If necessary, spread out the bivouac bag in a half-sloping roof, fixing one side to the wall and the other to the wall with stones.

Use a rope, rucksack, survival blanket etc. as a mattress to protect you from the cold coming from the ground.

Don’t forget to loosen your shoes. You can also slip your feet into the rucksack. Some rucksacks have a removable reinforced foam frame, which you can use to sit on.

Knowing when to give up

During the race, keep four important factors in mind: people, conditions, terrain and timing.

At the point of no return, an analysis of these four factors will help you decide whether or not to continue.

♦ What is the physical state of the team?
♦ Are the race and weather conditions good?
♦ Is the terrain acceptable?
♦ Is there enough time left?

Terrains peu difficiles à assez difficiles / Slightly difficult to fairly difficult terrain

Sommet et retour / Summit and return

sommet et retour

Le sommet

La course ne se termine pas au sommet. Dans bien des cas, c’est en fait là qu’elle commence !

La fatigue, la neige ramollie, les chutes de pierres, la difficulté de trouver le bon cheminement font du retour une entreprise qui doit être prise très au sérieux.

Le montagnard conscient ne perd pas de temps au sommet. Le repos, le pique-nique et le tour d’horizon ne sont pas des pertes de temps s’ils sont raisonnables.

La descente

C’est souvent la phase périlleuse de la course.

Le chef de cordée descend toujours en dernier. En terrain difficile, il ne descend que lorsque le relais est établi. Il incombe au premier à descendre de poser les assurages intermédiaires.

Si possible, éviter les rappels qui font perdre beaucoup de temps et ne sont pas exempts de risques.

Le retour

On ne plie la corde qu’une fois en dehors du glacier.

Si vous repassez par la cabane, prévenez le gardien de votre retour et informez-le sur les conditions de la course.

La descente vers le fond de la vallée… et la bière fraîche, se fait généralement sur sentier.
On préserve ses genoux et sa colonne vertébrale en adoptant une marche souple et régulière.
L’utilisation des bâtons de marche améliore le confort de la descente.
On préserve le sentier en évitant de prendre des raccourcis.

summit and return

The summit

The race doesn’t end at the summit. In many cases, it actually starts there!

Tiredness, softened snow, falling rocks and the difficulty of finding the right route make the return journey an undertaking that must be taken very seriously.

The conscious mountaineer wastes no time at the summit. Resting, picnicking and looking around are not a waste of time if they are reasonable.

The descent

This is often the most dangerous part of the climb.

The leader always comes down last. In difficult terrain, he only descends once the belay has been established. It is up to the first person down to set the intermediate belays.

If possible, avoid abseiling, which wastes a lot of time and is not without risk.

The return

Only fold the rope once you are off the glacier.

If you are returning via the hut, let the warden know that you are coming back and inform him of the conditions of the route.

The descent to the bottom of the valley… and the cold beer, is generally done on footpaths.
You can protect your knees and spine by walking smoothly and steadily.
Using walking poles makes the descent more comfortable.
Protect the path by avoiding shortcuts.