Le 20 ième siècle
Le 20 iéme siècle
Entre 1920 et 1938
Les plus grands problèmes de l’escalade libre dans les Alpes sont résolus. C’est l’époque des Comici, Cassin, Boccalate, Heckmair, Rebitsch mais aussi les Suisses de l’Androsace (club fondé en 1920). Au cours de ces années, et surtout vers la fin des années 30, l’alpinisme sportif est au faîte de sa gloire.
A peu près à la même époque, de l’autre côté de l’Atlantique, les grimpeurs ouvrent les premières grandes voies avec une technique qui renferme déjà les germes de l’alpinisme sportif de recherche qui, au cours des années 60, apparaîtra comme une alternative à l’alpinisme européen décadent. Les plus connus de ces alpinistes américains sont Robbins, Frost, Pratt et Chouinard.
Après la guerre
Ce sont les Français qui donnent une impulsion nouvelle à l’alpinisme. Ils refont toutes les grandes voies ouvertes au cours des années 30, acquérant ainsi une expérience qui les amènera au sommet de l’alpinisme européen et à l’avant-garde de la technique et de l’équipement. Entre les années 40 et 50, Couzy, Frendo, Lachenal, Rébuffat et Terray reprennent la tradition des Allain, Charlet, Couttet qui, les premiers, avaient adoptés la technique de l’escalade moderne.
Au début des années 50, Bonatti et Ghigo utilisent l’escalade artificielle pour venir à bout de la paroi est du Grand Capucin (voir le film) . Cet exploit raie le mot « impossible » du vocabulaire et ouvre un nouveau terrain d’action.
Au même moment, on assiste à un afflux de nouveaux amateurs de haute montagne, favorisé par le développement des congés payés et des transports, et par la présence de nombreux refuges et bivouacs. L’accroissement rapide du nombre des grimpeurs, ainsi que la mainmise des médias sur l’alpinisme, vont exacerber l’antagonisme qui s’est instauré entre les adeptes du tout artificiel et ceux pour lesquels la méthode classique reste garante d’une certaine éthique.
Tandis que l’alpinisme européen est aux prises avec de nombreuses contradictions et en proie aux plus stériles polémiques, éclate en Amérique, une authentique révolution dans la conception de l’escalade. Le grimpeur est débarrassé du mythe qui l’entoure et l’individu ramené à sa juste mesure. Seule compte la perfection stylistique, physique et psychique. Chouinard, Harding, Harlin, Robbins et Salathé sont au nombre des plus célèbres grimpeurs de la nouvelle école américaine.
Presque en même temps, l’alpinisme anglais revient sur le devant de la scène. Bonington, Brown, Haston et Whillans en sont les représentants les plus en vue dans les années 60 et 70.
Alors que dans les Alpes il n’y a plus guère de « premières » à faire, les alpinistes européens s’intéressent de plus en plus à l’Himalaya et aux sommets de plus de 8000 mètres.
Le premier 8.000 à être gravi est l’Annapurna en 1950, par Maurice Herzog et Louis Lachenal. l’Everest est atteint par Edmund Hillary et Tensing Norgay en 1953. En 1964, les 14 sommets de 8000 mètres sont gravis.
Et les Suisses dans tout ça ?
Beaucoup de Suisses sont, de par la géographie, des gens de la montagne. Ils y vivent et, bien souvent, ils y peinent pour assurer le quotidien. La montagne n’alimente pas leurs fantasmes et ne sert pas d’exutoire à quelques malaises sociaux ou psychiques. S’ils y vont, c’est surtout en tant que porteur et guide, pour aider le père à nourrir la famille, qui est souvent nombreuse en ces temps là.
Cependant, des écrits anciens mentionnent le cas d’un moine qui a gravi le mont Pilate en 1387.
Parmis les guides suisses de renom, citons Christian Almer (1826 – 1898), Jakob Anderegg (1826 – 1878), Melchior Anderegg (1828 – 1914), Alexandre Burgener (1845 – 1910), Joseph Knubel (1881 – 1961).
L’alpinisme en tant que fin en soi et non plus en tant que moyen, prendra naissance à Genève.
Plusieurs raisons à cela. Le Mont-Blanc et Chamonix sont à proximité. Le Salève est une école de choix pour la « varappe » (le terme varappe vient du nom d’une des premières voies ouvertes sur son versant nord), la ville est riche et les idées y circulent librement et enfin, il y avait De Saussure.
En 1920 se crée l’Androsace, qui réunit l’élite de l’époque. Ses membres ont pour nom Dittert, Greloz, Rham, Roch et leur chef spirituel est Marullaz. A leur palmarès, des entreprises telles que la face nord du Plan (Roch-Greloz) ou l’envers de Blaitière (Greloz-Marullaz).
Raymond Lambert (1914 – 1997) réussit la première traversée hivernale des aiguilles du Diable et participe à l’expédition suisse du printemps 1952 dans l’Himalaya.
Michel Darbellay réussit la première ascension en solitaire de la face nord de l’Eiger en 1963.
Les Suisses participent également à l’épopée himalayenne. Entre 1939 et 1952, plusieurs expéditions sont organisées regroupant principalement des alpinistes genevois. En 1956, une expédition conduite par Albert Eggler réussi la deuxième ascension de l’Everest et la première ascension du Lhotse. En 1960, des alpinistes, dont Michel Vaucher, réalisèrent sous la direction de Max Eiselin la première du Dhaulagiri.