Allez on grimpe ! / Let’s climb!

Allez on grimpe ! / Let’s climb!

… ou une longueur dans la vie d’un montagnard

Le décor

Deux alpinistes au pied d’une voie. Ils sont équipés. Baudrier, sur lequel pend la quincaillerie; corde, fixée directement au baudrier par un noeud de huit; casque; anneaux passés par dessus le sac; gants de cuir sans doigts.

(Les gants, hormis qu’ils protègent du froid, protègent également les mains de celui qui grimpe lors des coincements et de celui qui assure au cas où il devrait retenir une chute.)

Le second est solidement amarré à deux point fixes inarrachables. Il assure le premier par l’intermédiaire d’un mousqueton à vis placé dans l’un des deux points fixes et d’un demi noeud d’amarre (ou demi-cabestan).

La corde a été démêlée et repose à distance respectueuse des pieds. Les boucles ont été arrangées de telle sorte que les premières à se dérouler se trouvent sur le dessus du lot.

Il a pris soin de passer la corde dans un premier relais intermédiaire car il sait que les chutes qui se produisent entre le relais et le premier assurage intermédiaire sont les plus graves (voir Facteurs de chute).

 Action

Le premier débarrasse les semelles de ses chaussures des résidus de neige ou de gravier, étudie l’enchaînement des premiers mouvements et une fois prêt, démarre.

– J’y vais !

– OK

Le second regarde son compagnon et lui donne suffisamment de « mou » (de corde) pour ne pas le gêner dans sa progression.

A peine franchis les premiers deux ou trois mètres, le grimpeur place son deuxième assurage intermédiaire.

Le second reste très attentif; la pose d’un assurage est toujours chose délicate.

Le premier tire sur la corde pour pouvoir la passer dans le mousqueton de la dégaine qu’il a fixé au coinceur (ou piton) installé juste au-dessus de lui.

– Du mou !

Le second dévide rapidement un peu de corde tout en se réprimandant de ne pas avoir anticipé la demande.

Maintenant que ces relais intermédiaires sont en place il sait qu’en cas de chute du premier il sera tiré vers le haut, et il se demande avec anxiété si son auto-assurage a été bien pensé et correctement réalisé.

Pendant ce temps, le premier a encore progressé et il se trouve maintenant sur de bonnes prises. Il profite de cette position confortable pour relaxer ses bras et ses jambes et pour étudier les enchaînements suivants.

– Je continue !

– OK !

Après quelques pas et le passage d’une écaille, tout à coup il disparaît aux yeux de son compagnon derrière l’arête.

Le second ne le voit plus. Il regarde maintenant le bout de corde qui s’élève devant lui et s’assure qu’il y a toujours suffisamment de mou.

Cela fait un moment que la corde ne bouge plus.

– Ca va ?

Pas de réponse. une poignée de secondes plus tard:

– CA VAAA ???

– OUAIS ! DU MOU !

– TIRE !!!

La corde doit probablement frotter quelque part et le premier a l’impression que le compagnon ne lui donne pas assez de corde.

Ca repart. Il y a un bon moment que le milieu de la corde est passé par le mousqueton d’assurage et le second surveille maintenant ce qu’il en reste.

– DIX METRES ! DIX !

Le premier sait alors qu’il est temps de chercher un relais. Il faut qu’il s’arrête avant d’arriver en bout de corde. La corde s’arrête de nouveau. Quelques instants plus tard.

– Relais !

Le second sait que le premier est auto-assuré et il défait l’assurage dynamique. Il reste néanmoins lui-même auto-assuré.

– AVALE !!

la corde se met en mouvement et finit par être tendue.

– Tu peux venir !

Le second défait son auto-assurage et récupère le matériel.

– JE VIENS ! SEC ! et il démarre.

 

 

Ce court extrait d’un long métrage sur une course en montagne illustre parfaitement
la nécessité de pouvoir communiquer de façon claire et précise entre les membres d’une cordée.

… or a length in the life of a mountaineer

The setting

Two climbers at the foot of a route. They are equipped. Harness, with hardware hanging from it; rope, attached directly to the harness by a figure-of-eight knot; helmet; rings passed over the rucksack; fingerless leather gloves.

(As well as protecting against the cold, gloves also protect the climber’s hands in the event of entrapment and the belayer’s hands in the event of a fall).

The second is firmly attached to two fixed points that cannot be torn. It secures the first by means of a screw carabiner placed in one of the two fixed points and a half-knot (or half-cabstan).

The rope has been untangled and lies at a respectful distance from the feet. The loops have been arranged so that the first to unwind are at the top of the pack.

He has taken care to put the rope through a first intermediate belay because he knows that falls between the belay and the first intermediate belay are the most serious (see Fall factors).

Action

The first rids the soles of his boots of any snow or gravel residue, studies the sequence of the first movements and, once he’s ready, sets off.

– I’m off!

– OK

The second looks at his companion and gives him enough « slack » (rope) so as not to hinder his progress.

As soon as the first two or three metres have been climbed, the climber places his second intermediate belay.

The second remains very attentive; the installation of a belay is always a delicate matter.

The first climber pulls on the rope to pass it through the carabiner on the quickdraw, which he has attached to the belay device (or piton) just above him.

– Slack!

The second quickly unwound a bit of rope while berating himself for not having anticipated the demand.

Now that these intermediate belays are in place, he knows that if the first falls, he will be pulled up, and he wonders anxiously if his self-belay has been well thought out and correctly executed.

In the meantime, the first guy has made further progress and is now on good holds. He takes advantage of this comfortable position to relax his arms and legs and to study the following sequences.

– I’ll carry on!

– OK!

After a few steps and the passage of a scale, he suddenly disappeared from his companion’s view behind the ridge.

The mate can’t see him any more. He’s now looking at the piece of rope rising in front of him and making sure there’s still enough slack.

The rope hasn’t moved for a while.

– Are you OK?

No answer. A handful of seconds later:

– ARE YOU OK ???

– YEAH ! SLACK !!

– UP ROPE !!!

The rope is probably rubbing somewhere and the first rider has the impression that his partner is not giving him enough rope.

Here we go again. It’s been a while since the middle of the rope went through the belay carabiner and the first mate is now watching what’s left of it.

– TEN METRES! TEN!

The first knows that it’s time to look for a belay. He has to stop before reaching the end of the rope. The rope stops again. A few moments later.

– Belay !

The second knows that the first is self-belaying and undoes the dynamic belay. Nevertheless, he remains self-assured.

– UP ROPE !!

the rope starts to move and ends up taut.

– You can come!

The second man undoes his self-belay and retrieves the equipment.

I’M COMING! TIGHT…! and off he goes.

 

 

This short extract from a feature film about a mountain race illustrates perfectly

the need to be able to communicate clearly and precisely between the members of a roped party.

Allez on grimpe ! / Let’s climb!

Escalade en rocher / Rock climbing

Les techniques d’escalade en rocher

Les techniques d’escalade varient en fonction de la structure du rocher

 

Dalles adhérence gratonage
Fisssures coincements et verrous opposition (Dülfer)
Dièdres écarts opposition
Cheminées écarts opposition
Surplombs écarts rétablissement

Adhérence

L’adhérence est naturelle dès l’instant où le grimpeur pose le pied (ou la main, en appui) sur une prise plate et horizontale; elle est l’effet de la pesanteur.

Si la prise est inclinée, l’adhérence doit être voulue.

Le corps est à l’aplomb des pieds, les chevilles sont tordues pour que toute la surface de la semelle soit au contact du rocher, les pieds sont assez écartés et forment un angle bien marqué, la poussée du pied se fait le plus perpendiculairement possible par rapport à la prise et elle est aussi forte que possible, la progression se fait à petits pas.

L’adhérence en position debout est à proscrire dès que le rocher n’est pas sûr; s’il est mouillé ou recouvert de graviers ou de lichens.

Si le rocher est lisse, les semelles doivent être propres et sèches.

L’adhérence des mains est plus rare; elle est surtout utilisée à la descente et en escalade intérieure.

L’adhérence du dos est pratiquée en escalade intérieure.

Gratonage

Le gratonage désigne la technique qui consiste à poser la pointe du soulier sur une petite protubérance du rocher pour s’élever. Cette technique est utilisée lorsque l’on grimpe avec des souliers à semelle rigide ou semi-rigide; ce qui est souvent le cas lors de courses en moyenne et haute montagne.

Opposition

L’opposition est une adhérence forcée, obtenue par l’exercice de forces de direction opposée sur différentes parties du rocher.

Les pieds, les mains, le dos, les épaules peuvent servir dans les oppositions.

Cette technique est utilisée pour la progression en escalade intérieure (cheminées), ou en escalade extérieure lors de la montée de fissures à bords francs ou de feuillets (technique de montée à la Dülfer).

Écarts

Les écarts sont un type particulier d’oppositions. Ils sont utilisés dans l’escalade des cheminées très larges ou des dièdres. On progresse en appuyant chacun des pieds et chacune des mains sur les côtés opposés de la paroi.

Coincements

Lorsque la taille de la fissure s’y prête, on y introduit la main ou le pied et, dès le moment où l’on se tire sur la main ou lorsqu’on appuie sur le pied, le coincement se fait automatiquement.

Verrou

Le verrou est un coincement forcé. Le principe est de faire bras de levier, par exemple, entre le bout des doigts et le dessus de la main pour une fissure étroite, ou entre la main et le coude, ou encore entre le genou et le pied pour une fissure assez large, comme si l’on voulait écarter les deux parois de la fissure.

Rétablissement

Il s’agit d’un mouvement bien précis permettant par exemple de passer d’un mur vertical à une vire horizontale.

Les règles de l’escalade en rocher

Les règles de l’escalade répondent aux quatre principes généraux suivants:

1. Vision   2. Equilibre  3. Moindre effort  4. Sécurité

Ils s’énoncent de la façon suivante:

  • bien regarder et prévoir l’enchaînement des mouvements avant de quitter la position de repos (vision, moindre effort, sécurité),
  • ne pas se coller contre la paroi (vision, équilibre),
  • grimper sur les pieds, jambes écartées (effort minimal, équilibre),
  • bras tendus, talons vers le bas, si possible les mains à hauteur des yeux (vision, effort minimal),
  • observer la règle des trois points d’appui (sécurité, équilibre),
  • allure et respiration régulières (effort minimal),
  • réfléchir à ce que l’on va faire; pour grimper vite il faut savoir prendre du temps mais ne pas en perdre (effort minimal, sécurité),
  • contrôler les prises et les charger verticalement (sécurité),
  • rapidité des mouvements athlétiques (effort minimal),
  • communication entre membres de la cordée (sécurité).

Règle des trois points d’appui :
Un seul membre du corps bouge à la fois,
les trois autres restent en appui.

Voir également les mouvements en opposition.

Rock climbing techniques

Climbing techniques vary according to the structure of the rock

 

Slabs grip
  Scraping
Cracks jams and locks layback
Dihedrals gaps layback
Chimneys gaps layback
Overlaps gaps recovery

Grip

Grip is natural from the moment the climber places the foot (or the hand, in support) on a flat, horizontal hold; it is the effect of gravity.

If the grip is at an angle, it must be as required.

The body is level with the feet, the ankles are twisted so that the entire surface of the sole is in contact with the rock, the feet are fairly far apart and form a sharp angle, the foot is pushed as perpendicularly as possible to the grip and as hard as possible, progress is made in small steps.

If the rock is unsafe, wet or covered in gravel or lichen, you should never stand on it.

If the rock is smooth, the soles must be clean and dry.

The hand grip is rarer; it is mainly used for downhill and indoor climbing.

The back grip is used in indoor climbing.

Scraping

Scraping refers to the technique of placing the toe of the shoe on a small protrusion in the rock in order to ascend. This technique is used when climbing with shoes with rigid or semi-rigid soles, which is often the case on medium and high mountain routes.

Opposition

Opposition is forced adhesion, obtained by exerting forces in opposite directions on different parts of the rock.

The feet, hands, back and shoulders can be used in oppositions.

This technique is used for indoor climbing (chimneys), or outdoor climbing when climbing cracks with clean edges or leaves (Dülfer climbing technique).

Gaps

Gaps are a particular type of opposition. They are used when climbing very wide chimneys or dihedrals. You progress by supporting each of your feet and hands on opposite sides of the wall.

Jams

When the size of the crack is suitable, the hand or foot is inserted and, as soon as the hand is pulled or the foot is pressed, it automatically jams.

Locks

The lock is a forced jam. The principle is to apply leverage, for example, between the fingertips and the top of the hand for a narrow crack, or between the hand and the elbow, or between the knee and the foot for a fairly wide crack, as if you wanted to push the two walls of the crack apart.

Recovery

This is a very precise movement that allows you, for example, to move from a vertical wall to a horizontal turn.

The rules of rock climbing

The rules of climbing are based on the following four general principles:

1. Vision   2. Balance  3. Least effort  4. Security

They can be expressed as follows:

  • take a good look and plan the sequence of movements before leaving the resting position (vision, least effort, safety),
  • don’t stick to the wall (vision, balance),
  • climb on your feet, legs apart (minimal effort, balance),
  • arms straight, heels down, hands at eye level if possible (vision, minimal effort),
  • observe the three-point support rule (safety, balance),
  • regular pace and breathing (minimal effort),
  • regular pace and breathing (minimal effort),
  • check the plugs and load them vertically (safety),
  • speed of athletic movement (minimal effort),
  • communication between team members (safety).

Three-point support rule :
Only one member of the body moves at a time,
the other three remain supported.

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Terrains peu difficiles à assez difficiles / Slightly difficult to fairly difficult terrain

Progression sur terrains peu difficiles à assez difficiles

Comme dans le cas de la progression en terrain facile, la progression en terrain peu ou assez difficile s’apparente beaucoup à la simple marche (intervention limitée des bras; principaux efforts fournis par les jambes et les pieds).

Cependant, même si les difficultés sont peu spectaculaires, les fautes peuvent entraîner des accidents graves.

Il n’est pas toujours facile de classer le terrain selon des catégories de difficulté. Il y a tous les cas limites.

Pour certain, un type de terrain particulier sera considéré comme facile alors que pour d’autres il pourra apparaître comme étant peu difficile, voir assez difficile.

Le terrain lui-même, de par sa nature, ne se prête pas toujours bien à la cotation. Si les cotations rocheuses sont généralement assez précises, celles qui concernent la neige ou la glace le sont beaucoup moins car elles dépendent non seulement de l’inclinaison de la pente mais aussi, et dans une plus grande mesure encore, de la qualité du manteau blanc qui la recouvre. Il en va de même pour les terrains recouverts de blocs, d’éboulis ou d’herbe.

Pendant la progression elle-même, surtout lorsque celle-ci est monotone comme c’est souvent le cas lors d’une montée sur la neige, il arrive parfois que l’on passe sans s’en rendre compte – et donc sans avoir pris les mesures de sécurité adéquates – d’un terrain facile à un terrain assez difficile.

C’est le cas typique d’un névé qui se redresse progressivement sans changement dans la nature et la qualité de la neige.

Attention à l’inertie qui entraîne un retard dangereux dans le jugement !

Dans le cas envisagé ici, celui de la progression en terrain peu à assez difficile, nous n’indiquerons que les techniques de bases permettant de faire des courses faciles en toute sécurité.

Mais comme il n’est pas toujours possible de faire, au niveau des principes généraux,

une distinction nette entre terrain peu difficile et terrain assez difficile,

il reste évident que le montagnard, même débutant, se doit de connaître

les principes de base de l’alpinisme de difficulté plus élevée.

Progress on slightly difficult to fairly difficult terrain

As in the case of progress over easy terrain, progress over slightly or fairly difficult terrain is very similar to simple walking (limited use of the arms; main efforts made by the legs and feet).

However, even if the difficulties are not spectacular, mistakes can lead to serious accidents.

It’s not always easy to classify terrain according to difficulty. There are all sorts of borderline cases.

For some, a particular type of terrain will be considered easy, while for others it may appear to be not very difficult, or even quite difficult.

The terrain itself, by its very nature, does not always lend itself well to grading. While rock ratings are generally fairly accurate, those for snow and ice are much less so, since they depend not only on the inclination of the slope but also, and to an even greater extent, on the quality of the white mantle covering it. The same applies to ground covered with boulders, scree or grass.

During the ascent itself, especially when it is monotonous as is often the case when climbing on snow, you can sometimes move from easy to fairly difficult terrain without realising it – and therefore without having taken the appropriate safety measures.

This is a typical case of a snowfield that gradually recovers without any change in the nature or quality of the snow.

Beware of inertia, which leads to a dangerous delay in judgement !

In the case we are considering here, that of progressing in terrain that is not very difficult to fairly difficult, we will only describe the basic techniques that will enable you to make easy runs in complete safety.

However, as it is not always possible to make a clear distinction, in terms of general principles,

between terrain that is not very difficult and terrain that is quite difficult,

it is clear that mountaineers, even beginners, need to know

the basic principles of mountaineering of a higher level of difficulty.

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Progression sur terrains faciles / Progress on easy terrain

Progression sur terrains facile

Les terrains faciles se rencontrent en général lors des marches d’approche ou de retour. Le montagnard progresse généralement le long d’un sentier pour monter au refuge. Au-delà, c’est le domaine des pentes d’herbe et de neige et des pentes d’éboulis et de blocs.

Progression sur sentiers

Il faut toujours être chaussé de chaussures montantes à semelles profilées.

Une paire de bâtons de ski, voire un piolet, peut s’avérer utile si le sentier devient glissant à la suite d’une chute de pluie. En outre, le fait de pouvoir s’appuyer sur un bâton lorsque la pente devient raide, soulage les cuisses à la montée et les genoux à la descente.

S’il vous prend l’envie légitime d’admirer le paysage alors que vous progressez sur une sente bordée d’un à-pic, arrêtez vous d’abord. Un faux-pas, une racine qui dépasse où un caillou instable et le pire peut arriver.

A la descente prenez garde de ne pas glisser sur le rocher couvert de gravillons, la racine humide ou la pomme de pin qui roule sous le pied.

Progression sur pentes herbeuses et névés

De nombreux accidents ont pour cause une glissade sur une pente d’herbe ou de neige. Les pentes d’herbe couchée et humide sont d’autant plus dangereuses que l’on a tendance à ne pas s’en méfier suffisamment. 

Il m’est arrivé de perdre pied sur une pente d’herbe raide, et le seul moyen qui m’a permis d’enrayer la glissade,

avant de passer par dessus une barre rocheuse, fut l’utilisation de la technique du piolet-frein.

Progression sur pentes d’éboulis et de blocs

A la montée

Choisir de préférence les gros blocs. Se méfier toutefois des gros blocs posés en équilibre sur d’autres: le seul poids d’un corps humain peut les faire basculer et vous entraîner dans leur chute.

A la descente

Choisir les éboulis fins. Selon l’inclinaison de la pente et la consistance de ces éboulis il sera parfois possible de descendre simplement en plantant les talons ou même en « ramasse » comme sur une pente de neige en bonne condition.

 

Attention aux restes de neige entre les blocs,
la jambe peut s’y enfoncer brusquement et causer des blessures !

Progress on easy terrain

Easy terrain is generally found on the approach and return walks. Mountain climbers generally follow a path up to the refuge. Beyond that, there are grass and snow slopes and scree and boulder slopes.

Progression on footpaths

Always wear high boots with profiled soles.

A pair of ski poles, or even an ice axe, can be useful if the path becomes slippery after a rainfall. What’s more, being able to lean on a pole when the slope gets steep takes the weight off your thighs on the way up and your knees on the way down.

If you have the legitimate urge to admire the landscape as you make your way along a path bordered by a sheer drop, stop first. One false step, a protruding root or an unstable rock and the worst can happen.

On the way down, take care not to slip on the gravel-covered rock, the damp root or the pine cone that rolls under your foot.

Progression on grassy slopes and snowfield

Many accidents are caused by slipping on a grass or snow slope. Wet, flat grass slopes are all the more dangerous because people tend not to be sufficiently careful.

 

I sometimes lost my footing on a steep grass slope, and the only way I could stop the slide,

before going over a rocky bar, was to use the pick-and-brake technique.

Progress on scree and boulder slopes

On the way up

Large boulders are preferable. However, beware of large blocks balanced on top of others: the weight of a human body alone can cause them to topple over, dragging you down with them.

On the way down

Choose fine scree. Depending on the inclination of the slope and the consistency of the scree, it will sometimes be possible to descend simply by planting the heels or even by « scooping » as on a snow slope in good condition.

 

Watch out for any remaining snow between the blocks,
your leg could suddenly sink into it and cause injury!

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Techniques de progression avant-propos / Progression techniques foreword

Avant-propos concernant la progression

Avant d’aborder les techniques de progressions à proprement parler il est bon de rappeler

les trois principales règles de progression.

 

♦ Équilibre

♦ Prise de pied

♦ Enchaînement des mouvements

L’équilibre

La progression en montagne nécessite un sens profond de l’équilibre. Le recours à la force permet certes de négocier des passages de toutes difficultés, mais cela au détriment du plaisir et avec davantage de fatigue donc moins de sécurité.

Monter, grimper, faire une ascension, c’est élever son corps, son poids, puis le descendre. Le meilleur moyen de lutter contre la pesanteur et de faire en sorte que le poids soit pris en charge par les jambes et que les bras n’interviennent que pour maintenir le buste dans une position verticale.

Une perche, si elle est verticale, pèse de tout son poids sur sa base, il suffit de peu de force pour la maintenir dans cette position. Si elle est inclinée, par contre, il faut beaucoup plus de force pour l’empêcher de tomber.

Escalader, ce n’est pas se hisser à la force des bras, c’est marcher sur un terrain plus ou moins incliné, pouvant s’approcher de la verticale. Une paroi doit être considérée comme un escalier très raide dont les parties horizontales seraient très courtes.

Prise de pied

Le contact entre le pied et le sol, ou sensibilité de la prise de pied, s’acquiert par l’entraînement. Cette sensibilité conditionne l’aisance avec laquelle le grimpeur progresse dans tous les types de terrains.

La marche dans les pierriers, les gazons raides, les gros blocs, aide à acquérir ce type de sensibilité.

Enchaînement des mouvements

Escalader, gravir, monter sont trois termes par lesquels on peut définir les trois modes de déplacement en montagne.

Le terme escalader s’applique à une succession de mouvements complets, impliquant l’usage des quatre membres.

Le terme gravir implique une succession de mouvements coordonnés afin de franchir, à la verticale, un obstacle, en dominant la force de gravité.

Monter, est un terme plus général pour définir toute progression en montagne.

Le seul moyen de se déplacer en montagne en économisant ses forces et en assurant sa sécurité, est de progresser avec rythme, souplesse et vigilance et cela, quel que soit le mode de déplacement utilisé.

Foreword on progression

Before going into the techniques of progression proper, it’s worth recalling
the three main rules of progression.

♦ Balance

♦ Foothold

♦ Sequence of movements

Balance

Progress in the mountains requires a profound sense of balance. It is true that strength can be used to negotiate passages of any difficulty, but this is to the detriment of pleasure and with more fatigue, and therefore less safety.

Climbing means raising your body, your weight, and then lowering it. The best way to combat gravity is to ensure that the weight is taken on by the legs and that the arms are only used to keep the torso in a vertical position.

If a pole is vertical, all its weight rests on its base, and it takes very little force to keep it in this position. If it is tilted, on the other hand, much more force is needed to prevent it from falling.

Climbing does not mean pulling yourself up by the force of your arms, it means walking on a more or less inclined surface that may be close to vertical. A wall should be seen as a very steep staircase with very short horizontal sections.

Foothold

Contact between the foot and the ground, or grip sensitivity, is acquired through training. This sensitivity determines the ease with which climbers progress over all types of terrain.

Walking on scree, steep grass and large boulders helps to develop this type of sensitivity.

Sequence of movements

Climbing, climb, Ascending is a more general term for progress in the mountains are three terms that can be used to define the three ways of travelling in the mountains.

The term « climbing » applies to a succession of complete movements involving the use of all four limbs.

The term « climb » implies a series of coordinated movements to overcome an obstacle vertically, overcoming the force of gravity.

Ascending is a more general term for progress in the mountains.

The only way to get around the mountains safely and sparingly is to progress with rhythm, flexibility and vigilance, whatever mode of transport you use.

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Bivouaquer ou renoncer / Bivouac or give up /

bivouaquer ou renoncer ?

Le vieux principe selon lequel il faut à tout prix éviter de bivouaquer en montagne se justifiait à l’époque où l’équipement était rudimentaire. De nos jours, il est tout à fait possible de passer une nuit à la belle étoile en haute montagne, sans courir de dangers particuliers, si l’on applique quelques règles simples. Certains bivouaquent même pour le plaisir, ou pour éviter les refuges surchargés.

♦ Emplacement     ♦ Organisation     ♦ Savoir renoncer

Choix de l’emplacement du bivouac

C’est un élément très important. Pour que le choix soit possible il faut être prévoyant et y songer avant la tombée de la nuit.

Il faut que l’emplacement soit à l’abri des dangers objectifs (attention aux cheminées-cascades et à l’accumulation de la neige entre la paroi et le bivouac), à l’abri du vent et si possible sur une surface horizontale et plane.

Une rimaye ou une crevasse bouchée peuvent offrir un bon abri.

Organisation du bivouac

Installer en premier lieu un assurage mobile sous la forme d’une corde fixée à la paroi sur laquelle on fera coulisser les mousquetons d’auto-assurage. S’auto-assurer et assurer le matériel.

Aménager l’emplacement en enlevant les pierres gênantes et les utiliser pour construire un muret de protection contre le vent.

Bien stabiliser le réchaud et commencer à faire fondre la neige.

Etendre éventuellement le sac de bivouac en demi pente de toit en fixant un des côtés à la paroi l’autre étant maintenu par des pierres.

Utiliser corde, sac à dos, couverture de survie etc… en guise de matelas pour vous protéger du froid qui vient du sol.

Ne pas oublier de délasser les chaussures. On peut également enfiler les pieds dans le sac à dos. Certain sac à dos possèdent une armature amovible en mousse armée, à utiliser pour s’asseoir dessus.

Savoir renoncer

Pendant la course garder en mémoire quatre facteurs importants : l’humain, les conditions, le terrain, le timing.

Au point de non retour, une analyse de ces quatre facteurs aidera à décider de continuer ou non.

♦ dans quel état physique est la cordée ?

♦ les conditions de la course et météorologiques sont-elles bonnes ?

♦ le terrain est-il acceptable ?

♦ reste-t-il assez de temps  ?

bivouac or give up?

The old principle that you should avoid bivouacking in the mountains at all costs was justified in the days when equipment was rudimentary. Nowadays, it’s perfectly possible to spend a night under the stars in the high mountains, without running any particular risks, if you follow a few simple rules. Some people even bivouac for pleasure, or to avoid overcrowded refuges.

♦ Site     ♦ Organisation     ♦ Know when to give up

Choosing a bivouac site

This is a very important factor. To make the right choice, you need to think ahead and think about it before nightfall.

The site must be safe from objective dangers (watch out for waterfall chimneys and snow accumulation between the wall and the bivouac), sheltered from the wind and, if possible, on a horizontal, flat surface.

A rimaye or blocked crevasse can provide good shelter.

Organisation of the bivouac

First, install a mobile belay device in the form of a rope attached to the wall on which you can slide the self-belay karabiners. Secure yourself and your equipment.

Arrange the site by removing any stones in the way and use them to build a low wall to protect against the wind.

Stabilise the stove and start to melt the snow.

If necessary, spread out the bivouac bag in a half-sloping roof, fixing one side to the wall and the other to the wall with stones.

Use a rope, rucksack, survival blanket etc. as a mattress to protect you from the cold coming from the ground.

Don’t forget to loosen your shoes. You can also slip your feet into the rucksack. Some rucksacks have a removable reinforced foam frame, which you can use to sit on.

Knowing when to give up

During the race, keep four important factors in mind: people, conditions, terrain and timing.

At the point of no return, an analysis of these four factors will help you decide whether or not to continue.

♦ What is the physical state of the team?
♦ Are the race and weather conditions good?
♦ Is the terrain acceptable?
♦ Is there enough time left?