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Escalade en rocher / Rock climbing

Escalade en rocher / Rock climbing

Les techniques d’escalade en rocher

Les techniques d’escalade varient en fonction de la structure du rocher

 

Dalles adhérence gratonage
Fisssures coincements et verrous opposition (Dülfer)
Dièdres écarts opposition
Cheminées écarts opposition
Surplombs écarts rétablissement

Adhérence

L’adhérence est naturelle dès l’instant où le grimpeur pose le pied (ou la main, en appui) sur une prise plate et horizontale; elle est l’effet de la pesanteur.

Si la prise est inclinée, l’adhérence doit être voulue.

Le corps est à l’aplomb des pieds, les chevilles sont tordues pour que toute la surface de la semelle soit au contact du rocher, les pieds sont assez écartés et forment un angle bien marqué, la poussée du pied se fait le plus perpendiculairement possible par rapport à la prise et elle est aussi forte que possible, la progression se fait à petits pas.

L’adhérence en position debout est à proscrire dès que le rocher n’est pas sûr; s’il est mouillé ou recouvert de graviers ou de lichens.

Si le rocher est lisse, les semelles doivent être propres et sèches.

L’adhérence des mains est plus rare; elle est surtout utilisée à la descente et en escalade intérieure.

L’adhérence du dos est pratiquée en escalade intérieure.

Gratonage

Le gratonage désigne la technique qui consiste à poser la pointe du soulier sur une petite protubérance du rocher pour s’élever. Cette technique est utilisée lorsque l’on grimpe avec des souliers à semelle rigide ou semi-rigide; ce qui est souvent le cas lors de courses en moyenne et haute montagne.

Opposition

L’opposition est une adhérence forcée, obtenue par l’exercice de forces de direction opposée sur différentes parties du rocher.

Les pieds, les mains, le dos, les épaules peuvent servir dans les oppositions.

Cette technique est utilisée pour la progression en escalade intérieure (cheminées), ou en escalade extérieure lors de la montée de fissures à bords francs ou de feuillets (technique de montée à la Dülfer).

Écarts

Les écarts sont un type particulier d’oppositions. Ils sont utilisés dans l’escalade des cheminées très larges ou des dièdres. On progresse en appuyant chacun des pieds et chacune des mains sur les côtés opposés de la paroi.

Coincements

Lorsque la taille de la fissure s’y prête, on y introduit la main ou le pied et, dès le moment où l’on se tire sur la main ou lorsqu’on appuie sur le pied, le coincement se fait automatiquement.

Verrou

Le verrou est un coincement forcé. Le principe est de faire bras de levier, par exemple, entre le bout des doigts et le dessus de la main pour une fissure étroite, ou entre la main et le coude, ou encore entre le genou et le pied pour une fissure assez large, comme si l’on voulait écarter les deux parois de la fissure.

Rétablissement

Il s’agit d’un mouvement bien précis permettant par exemple de passer d’un mur vertical à une vire horizontale.

Les règles de l’escalade en rocher

Les règles de l’escalade répondent aux quatre principes généraux suivants:

1. Vision   2. Equilibre  3. Moindre effort  4. Sécurité

Ils s’énoncent de la façon suivante:

  • bien regarder et prévoir l’enchaînement des mouvements avant de quitter la position de repos (vision, moindre effort, sécurité),
  • ne pas se coller contre la paroi (vision, équilibre),
  • grimper sur les pieds, jambes écartées (effort minimal, équilibre),
  • bras tendus, talons vers le bas, si possible les mains à hauteur des yeux (vision, effort minimal),
  • observer la règle des trois points d’appui (sécurité, équilibre),
  • allure et respiration régulières (effort minimal),
  • réfléchir à ce que l’on va faire; pour grimper vite il faut savoir prendre du temps mais ne pas en perdre (effort minimal, sécurité),
  • contrôler les prises et les charger verticalement (sécurité),
  • rapidité des mouvements athlétiques (effort minimal),
  • communication entre membres de la cordée (sécurité).

Règle des trois points d’appui:
Un seul membre du corps bouge à la fois,
les trois autres restent en appui.

Voir également les mouvements en opposition.

Rock climbing techniques

Climbing techniques vary according to the structure of the rock

 

Slabs grip
  Scraping
Cracks jams and locks layback
Dihedrals gaps layback
Chimneys gaps layback
Overlaps gaps recovery

Grip

Grip is natural from the moment the climber places the foot (or the hand, in support) on a flat, horizontal hold; it is the effect of gravity.

If the grip is at an angle, it must be as required.

The body is level with the feet, the ankles are twisted so that the entire surface of the sole is in contact with the rock, the feet are fairly far apart and form a sharp angle, the foot is pushed as perpendicularly as possible to the grip and as hard as possible, progress is made in small steps.

If the rock is unsafe, wet or covered in gravel or lichen, you should never stand on it.

If the rock is smooth, the soles must be clean and dry.

The hand grip is rarer; it is mainly used for downhill and indoor climbing.

The back grip is used in indoor climbing.

Scraping

Scraping refers to the technique of placing the toe of the shoe on a small protrusion in the rock in order to ascend. This technique is used when climbing with shoes with rigid or semi-rigid soles, which is often the case on medium and high mountain routes.

Opposition

Opposition is forced adhesion, obtained by exerting forces in opposite directions on different parts of the rock.

The feet, hands, back and shoulders can be used in oppositions.

This technique is used for indoor climbing (chimneys), or outdoor climbing when climbing cracks with clean edges or leaves (Dülfer climbing technique).

Gaps

Gaps are a particular type of opposition. They are used when climbing very wide chimneys or dihedrals. You progress by supporting each of your feet and hands on opposite sides of the wall.

Jams

When the size of the crack is suitable, the hand or foot is inserted and, as soon as the hand is pulled or the foot is pressed, it automatically jams.

Locks

The lock is a forced jam. The principle is to apply leverage, for example, between the fingertips and the top of the hand for a narrow crack, or between the hand and the elbow, or between the knee and the foot for a fairly wide crack, as if you wanted to push the two walls of the crack apart.

Recovery

This is a very precise movement that allows you, for example, to move from a vertical wall to a horizontal turn.

The rules of rock climbing

The rules of climbing are based on the following four general principles:

1. Vision   2. Balance  3. Least effort  4. Security

They can be expressed as follows:

  • take a good look and plan the sequence of movements before leaving the resting position (vision, least effort, safety),
  • don’t stick to the wall (vision, balance),
  • climb on your feet, legs apart (minimal effort, balance),
  • arms straight, heels down, hands at eye level if possible (vision, minimal effort),
  • observe the three-point support rule (safety, balance),
  • regular pace and breathing (minimal effort),
  • regular pace and breathing (minimal effort),
  • check the plugs and load them vertically (safety),
  • speed of athletic movement (minimal effort),
  • communication between team members (safety).

Three-point support rule:
Only one member of the body moves at a time,
the other three remain supported.

Escalade en rocher / Rock climbing

Terrains peu difficiles à assez difficiles / Slightly difficult to fairly difficult terrain

Progression sur terrains peu difficiles à assez difficiles

Comme dans le cas de la progression en terrain facile, la progression en terrain peu ou assez difficile s’apparente beaucoup à la simple marche (intervention limitée des bras; principaux efforts fournis par les jambes et les pieds).

Cependant, même si les difficultés sont peu spectaculaires, les fautes peuvent entraîner des accidents graves.

Il n’est pas toujours facile de classer le terrain selon des catégories de difficulté. Il y a tous les cas limites.

Pour certain, un type de terrain particulier sera considéré comme facile alors que pour d’autres il pourra apparaître comme étant peu difficile, voir assez difficile.

Le terrain lui-même, de par sa nature, ne se prête pas toujours bien à la cotation. Si les cotations rocheuses sont généralement assez précises, celles qui concernent la neige ou la glace le sont beaucoup moins car elles dépendent non seulement de l’inclinaison de la pente mais aussi, et dans une plus grande mesure encore, de la qualité du manteau blanc qui la recouvre. Il en va de même pour les terrains recouverts de blocs, d’éboulis ou d’herbe.

Pendant la progression elle-même, surtout lorsque celle-ci est monotone comme c’est souvent le cas lors d’une montée sur la neige, il arrive parfois que l’on passe sans s’en rendre compte – et donc sans avoir pris les mesures de sécurité adéquates – d’un terrain facile à un terrain assez difficile.

C’est le cas typique d’un névé qui se redresse progressivement sans changement dans la nature et la qualité de la neige.

Attention à l’inertie qui entraîne un retard dangereux dans le jugement !

Dans le cas envisagé ici, celui de la progression en terrain peu à assez difficile, nous n’indiquerons que les techniques de bases permettant de faire des courses faciles en toute sécurité.

Mais comme il n’est pas toujours possible de faire, au niveau des principes généraux,

une distinction nette entre terrain peu difficile et terrain assez difficile,

il reste évident que le montagnard, même débutant, se doit de connaître

les principes de base de l’alpinisme de difficulté plus élevée.

Progress on slightly difficult to fairly difficult terrain

As in the case of progress over easy terrain, progress over slightly or fairly difficult terrain is very similar to simple walking (limited use of the arms; main efforts made by the legs and feet).

However, even if the difficulties are not spectacular, mistakes can lead to serious accidents.

It’s not always easy to classify terrain according to difficulty. There are all sorts of borderline cases.

For some, a particular type of terrain will be considered easy, while for others it may appear to be not very difficult, or even quite difficult.

The terrain itself, by its very nature, does not always lend itself well to grading. While rock ratings are generally fairly accurate, those for snow and ice are much less so, since they depend not only on the inclination of the slope but also, and to an even greater extent, on the quality of the white mantle covering it. The same applies to ground covered with boulders, scree or grass.

During the ascent itself, especially when it is monotonous as is often the case when climbing on snow, you can sometimes move from easy to fairly difficult terrain without realising it – and therefore without having taken the appropriate safety measures.

This is a typical case of a snowfield that gradually recovers without any change in the nature or quality of the snow.

Beware of inertia, which leads to a dangerous delay in judgement !

In the case we are considering here, that of progressing in terrain that is not very difficult to fairly difficult, we will only describe the basic techniques that will enable you to make easy runs in complete safety.

However, as it is not always possible to make a clear distinction, in terms of general principles,

between terrain that is not very difficult and terrain that is quite difficult,

it is clear that mountaineers, even beginners, need to know

the basic principles of mountaineering of a higher level of difficulty.

Escalade en rocher / Rock climbing

Progression sur terrains faciles / Progress on easy terrain

Progression sur terrains facile

Les terrains faciles se rencontrent en général lors des marches d’approche ou de retour. Le montagnard progresse généralement le long d’un sentier pour monter au refuge. Au-delà, c’est le domaine des pentes d’herbe et de neige et des pentes d’éboulis et de blocs.

Progression sur sentiers

Il faut toujours être chaussé de chaussures montantes à semelles profilées.

Une paire de bâtons de ski, voire un piolet, peut s’avérer utile si le sentier devient glissant à la suite d’une chute de pluie. En outre, le fait de pouvoir s’appuyer sur un bâton lorsque la pente devient raide, soulage les cuisses à la montée et les genoux à la descente.

S’il vous prend l’envie légitime d’admirer le paysage alors que vous progressez sur une sente bordée d’un à-pic, arrêtez vous d’abord. Un faux-pas, une racine qui dépasse où un caillou instable et le pire peut arriver.

A la descente prenez garde de ne pas glisser sur le rocher couvert de gravillons, la racine humide ou la pomme de pin qui roule sous le pied.

Progression sur pentes herbeuses et névés

De nombreux accidents ont pour cause une glissade sur une pente d’herbe ou de neige. Les pentes d’herbe couchée et humide sont d’autant plus dangereuses que l’on a tendance à ne pas s’en méfier suffisamment. 

Il m’est arrivé de perdre pied sur une pente d’herbe raide, et le seul moyen qui m’a permis d’enrayer la glissade,

avant de passer par dessus une barre rocheuse, fut l’utilisation de la technique du piolet-frein.

Progression sur pentes d’éboulis et de blocs

A la montée

Choisir de préférence les gros blocs. Se méfier toutefois des gros blocs posés en équilibre sur d’autres: le seul poids d’un corps humain peut les faire basculer et vous entraîner dans leur chute.

A la descente

Choisir les éboulis fins. Selon l’inclinaison de la pente et la consistance de ces éboulis il sera parfois possible de descendre simplement en plantant les talons ou même en « ramasse » comme sur une pente de neige en bonne condition.

 

Attention aux restes de neige entre les blocs,
la jambe peut s’y enfoncer brusquement et causer des blessures !

Progress on easy terrain

Easy terrain is generally found on the approach and return walks. Mountain climbers generally follow a path up to the refuge. Beyond that, there are grass and snow slopes and scree and boulder slopes.

Progression on footpaths

Always wear high boots with profiled soles.

A pair of ski poles, or even an ice axe, can be useful if the path becomes slippery after a rainfall. What’s more, being able to lean on a pole when the slope gets steep takes the weight off your thighs on the way up and your knees on the way down.

If you have the legitimate urge to admire the landscape as you make your way along a path bordered by a sheer drop, stop first. One false step, a protruding root or an unstable rock and the worst can happen.

On the way down, take care not to slip on the gravel-covered rock, the damp root or the pine cone that rolls under your foot.

Progression on grassy slopes and snowfield

Many accidents are caused by slipping on a grass or snow slope. Wet, flat grass slopes are all the more dangerous because people tend not to be sufficiently careful.

 

I sometimes lost my footing on a steep grass slope, and the only way I could stop the slide,

before going over a rocky bar, was to use the pick-and-brake technique.

Progress on scree and boulder slopes

On the way up

Large boulders are preferable. However, beware of large blocks balanced on top of others: the weight of a human body alone can cause them to topple over, dragging you down with them.

On the way down

Choose fine scree. Depending on the inclination of the slope and the consistency of the scree, it will sometimes be possible to descend simply by planting the heels or even by « scooping » as on a snow slope in good condition.

 

Watch out for any remaining snow between the blocks,
your leg could suddenly sink into it and cause injury!

Escalade en rocher / Rock climbing

Techniques de progression avant-propos / Progression techniques foreword

Avant-propos concernant la progression

Avant d’aborder les techniques de progressions à proprement parler il est bon de rappeler

les trois principales règles de progression.

 

♦ Équilibre

♦ Prise de pied

♦ Enchaînement des mouvements

L’équilibre

La progression en montagne nécessite un sens profond de l’équilibre. Le recours à la force permet certes de négocier des passages de toutes difficultés, mais cela au détriment du plaisir et avec davantage de fatigue donc moins de sécurité.

Monter, grimper, faire une ascension, c’est élever son corps, son poids, puis le descendre. Le meilleur moyen de lutter contre la pesanteur et de faire en sorte que le poids soit pris en charge par les jambes et que les bras n’interviennent que pour maintenir le buste dans une position verticale.

Une perche, si elle est verticale, pèse de tout son poids sur sa base, il suffit de peu de force pour la maintenir dans cette position. Si elle est inclinée, par contre, il faut beaucoup plus de force pour l’empêcher de tomber.

Escalader, ce n’est pas se hisser à la force des bras, c’est marcher sur un terrain plus ou moins incliné, pouvant s’approcher de la verticale. Une paroi doit être considérée comme un escalier très raide dont les parties horizontales seraient très courtes.

Prise de pied

Le contact entre le pied et le sol, ou sensibilité de la prise de pied, s’acquiert par l’entraînement. Cette sensibilité conditionne l’aisance avec laquelle le grimpeur progresse dans tous les types de terrains.

La marche dans les pierriers, les gazons raides, les gros blocs, aide à acquérir ce type de sensibilité.

Enchaînement des mouvements

Escalader, gravir, monter sont trois termes par lesquels on peut définir les trois modes de déplacement en montagne.

Le terme escalader s’applique à une succession de mouvements complets, impliquant l’usage des quatre membres.

Le terme gravir implique une succession de mouvements coordonnés afin de franchir, à la verticale, un obstacle, en dominant la force de gravité.

Monter, est un terme plus général pour définir toute progression en montagne.

Le seul moyen de se déplacer en montagne en économisant ses forces et en assurant sa sécurité, est de progresser avec rythme, souplesse et vigilance et cela, quel que soit le mode de déplacement utilisé.

Foreword on progression

Before going into the techniques of progression proper, it’s worth recalling
the three main rules of progression.

♦ Balance

♦ Foothold

♦ Sequence of movements

Balance

Progress in the mountains requires a profound sense of balance. It is true that strength can be used to negotiate passages of any difficulty, but this is to the detriment of pleasure and with more fatigue, and therefore less safety.

Climbing means raising your body, your weight, and then lowering it. The best way to combat gravity is to ensure that the weight is taken on by the legs and that the arms are only used to keep the torso in a vertical position.

If a pole is vertical, all its weight rests on its base, and it takes very little force to keep it in this position. If it is tilted, on the other hand, much more force is needed to prevent it from falling.

Climbing does not mean pulling yourself up by the force of your arms, it means walking on a more or less inclined surface that may be close to vertical. A wall should be seen as a very steep staircase with very short horizontal sections.

Foothold

Contact between the foot and the ground, or grip sensitivity, is acquired through training. This sensitivity determines the ease with which climbers progress over all types of terrain.

Walking on scree, steep grass and large boulders helps to develop this type of sensitivity.

Sequence of movements

Climbing, climb, Ascending is a more general term for progress in the mountains. are three terms that can be used to define the three ways of travelling in the mountains.

The term « climbing » applies to a succession of complete movements involving the use of all four limbs.

The term « climb » implies a series of coordinated movements to overcome an obstacle vertically, overcoming the force of gravity.

Ascending is a more general term for progress in the mountains.

The only way to get around the mountains safely and sparingly is to progress with rhythm, flexibility and vigilance, whatever mode of transport you use.