Les longes pour l’alpinisme / Lanyards for mountaineering

Les longes pour l’alpinisme / Lanyards for mountaineering

les longes

La longe remplace la corde dans les situations diverses de relais ou de rappels pendant lesquelles un risque, même minime, de chute subsiste. Elle devient indispensable dès que l’on se décorde en paroi. Lors d’une descente en rappel, les occasions ne manquent pas de ne plus être simplement en suspension sur la longe et de se mettre dans une situation où il existe un risque de chute, donc de choc. La longe est une sorte d’encordement et, de ce fait, il est logique qu’elle soit en corde dynamique

Un film de l’ENSA sur les différent types de longes; leurs avantages et inconvenients

the lanyards

The lanyard replaces the rope in various belay or abseil situations where there is even a slight risk of falling. It becomes indispensable as soon as you decide to use it on a wall. When abseiling, there are plenty of occasions when you are no longer simply suspended on the lanyard and you find yourself in a situation where there is a risk of falling, and therefore of impact. The lanyard is a kind of rope tie-in, so it makes sense to use a dynamic rope.

An ENSA film on the different types of lanyards and their advantages and disadvantages

Les longes pour l’alpinisme / Lanyards for mountaineering

Le facteur de chute / Fall factor

le facteur de chute

Le danger ne vient pas de la chute elle-même
mais de la force de l’impact lorsque vous vous arrêtez ;
Tout dépend du facteur de chute.

La théorie

Quand un corps chute il accumule de l’énergie. Quand la chute se termine, cette énergie accumulée – la force de choc – se réparti entre tous les éléments de la chaîne d’assurage. Donc, plus il y a d’éléments plus la force de choc sera répartie.
Cependant, la corde étant dynamique, c’est elle qui va absorber la plus grande partie de la force de choc.

Le facteur de chute est calculé en divisant la longueur de la chute par la longueur de la corde déployée entre celui qui assure et celui qui tombe.

Exemple 1

Curieusement, le premier relais intermédiaire est situé à 5 mètres au-dessus du relais principal. Je pars quand même. Manque de chance, je lâche prise juste avant d’avoir mousquetonné ma dégaine. Dans cet exemple, je tombe de 10 mètres alors que la longueur de la corde déployée n’est que de 5 mètres:
FACTEUR DE CHUTE = 10 / 5 = 2 …ET LE CHOC EST MAXIMAL (SOIT L’EQUIVALENT DE QUELQUES 12 kN).

Exemple 1bis

Je grimpe dans les règles de l’art et je place un premier point de renvoi à 2.5 mètres au-dessus du relais. Comme dans l’exemple 1, je lâche prise juste avant d’avoir mousquetonné le relais intermédiaire des 2.5 mètres. Dans ce cas, je ne tombe que de 5 mètres pour une longueur de corde déployée de 5 mètres:
FACTEUR DE CHUTE = 5 / 5 = 1 …ET LE CHOC EST 2 FOIS MOINDRE !

Exemple 2

Les relais intermédiaires sont tous à 5 mètres les uns au-dessus des autres. Tout va bien pour moi. Je suis à 30 mètres au-dessus du relais et je lâche encore prise juste avant d’avoir mousquetonné. Je tombe à nouveau de 10 mètres mais cette fois la longueur de la corde déployée est de 30 mètres:
FACTEUR DE CHUTE = 10 / 30 = 0.33 …ET LE CHOC, EN THEORIE, EST 6 FOIS MOINDRE QUE DANS L’EXEMPLE 1.

Information complémentaire (par petzl)

En théorie seulement, car en pratique c’est différent !

En pratique

Dans le terrain, le frottement de la corde dans les mousquetons et sur le rocher a pour effet de diminuer la longueur de corde efficace pour l’absorption du choc. Cela équivaut à augmenter le facteur de chute théorique.

Concrètement, un facteur de chute réel ne sera pratiquement jamais inférieur à 0.5

Pour réduire au maximum le facteur de chute réel, on peut utiliser une corde à double en mousquetonnant alternativement chaque brin pour réduire les frottements. Il est également possible d’utiliser une dégaine « Explose » qui se déchire en partie à partir d’une certaine force et réduit ainsi la force appliquée sur la chaîne d’assurage.

ATTENTION : En via-ferrata le facteur de chute peut être supétieur à 2

the fall factor

The danger does not come from the fall itself
but from the force of theimpact when you stop;
It all depends on the fall factor.

The theory

When a body falls, it accumulates energy. When the fall ends, this accumulated energy – the shock force – is distributed between all the elements in the belay chain. So the more elements there are, the more the shock force will be distributed.
However, as the rope is dynamic, it will absorb most of the shock force.

Le facteur de chute est calculé en divisant la longueur de la chute par la longueur de la corde déployée entre celui qui assure et celui qui tombe.

Example 1

Curiously, the first intermediate belay is 5 metres above the main one. I set off anyway. Unluckily, I let go just before clipping on my quickdraw. In this example, I’m falling 10 metres, even though the deployed rope is only 5 metres long:
FALL FACTOR = 10 / 5 = 2 …AND THE SHOCK IS MAXIMUM (EQUIVALENT TO SOME 12 kN).

Example 1bis

I climb according to the rules and place the first belay point 2.5 metres above the belay. As in example 1, I let go just before clipping the 2.5 metre intermediate belay. In this case, I only fall 5 metres for a deployed rope length of 5 metres:
FALL FACTOR = 5 / 5 = 1 … AND THE SHOCK IS 2 TIMES LESS!

Example 2

The intermediate belays are all 5 metres above each other. Everything’s going well for me. I’m 30 metres above the belay and I let go again just before clipping in. I fall another 10 metres but this time the length of rope deployed is 30 metres:
FALL FACTOR = 10 / 30 = 0.33 …AND THE SHOCK, IN THEORY, IS 6 TIMES LESS THAN IN EXAMPLE 1.

Additional information (by petzl)

Effort on the anchor

Effort on the climber

Effort on the insurer

In theory only, because in practice it’s different!

In practice

In the field, the friction of the rope in the karabiners and on the rock has the effect of reducing the effective rope length for absorbing the shock. This is equivalent to increasing the theoretical fall factor.

In practice, a real fall factor will almost never be less than 0.5.

To reduce the real fall factor as much as possible, you can use a double rope by alternately clipping each strand to reduce friction. It’s also possible to use an « Explode » quickdraw, which partially tears at a certain force, thus reducing the force applied to the belay chain.

 

CAUTION: In via-ferrata the fall factor can be higher than 2

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La chaîne d’assurage / The belay chain

La chaîne d’assurage

Une chaîne d’assurage est au minimum constituée par un point d’encrage, un mousqueton, une corde et le baudrier de celui qui est assuré.

D’autres éléments, tels que sangles, cordelette, coinceurs, broches à glace etc…, peuvent faire partie d’une chaîne d’assurage. Il est important d’avoir toujours à l’esprit que…

… la solidité d’une chaîne d’assurage est égale à son maillon le plus faible !

Partant de cette constatation, un relais constitué de deux broches à glace, deux mousquetons et une cordelette de 4 mm de diamètre n’est qu’illusion.

Le tableau ci-dessous donne une indication sur la résistance statique de quelques éléments d’une chaîne d’assurage.

Résistances statiques comparées

 

kN Kg

Force maximale lors dune chute en facteur 2

12 1220
Mousqueton, selon grand axe, doigt fermé 20 2040

Câble de coinceur 2 mm

2.5 250

Câble de coinceur 4 mm

9.8 1000

Sangle 2 bandes

10 1020

Sangle 4 bandes

20 2040

Cordelette 4 mm

3.2 325
Cordelette 7 mm 9.8 1000

Cordelette 8 mm

12.8 1305
Lunule 10 cm 6 – 7 610-715

Lunule 20 cm

12 1225

Broche à glace

9 – 11 915-1120

Plus d’informations ?..  Voir : Petzl et Alpiniste.fr

The belay chain

A belay chain consists at least of an anchor point, a karabiner, a rope and the belayer’s harness.

Other elements, such as straps, cords, stoppers, ice screws, etc., can form part of a belay chain. It is important to remember that…

… a belay chain is only as strong as its weakest link!

Based on this observation, a belay made up of two ice screws, two karabiners and a 4 mm diameter rope is nothing but an illusion.

The table below gives an indication of the static strength of some elements of a belay chain.

Comparative static resistances

kN Kg
Maximum force during a fall by a factor of 2 12 1220
Karabiner, long axis, closed finger 20 2040
2 mm wedge cable 2.5 250
4 mm wedge cable 9.8 1000
2-strap webbing 10 1020
4-strap webbing 20 2040
4 mm cord 3.2 325
7 mm cord 9.8 1000
8 mm cord 12.8 1305
Lunula 10 cm 6 – 7 610-715
Lunula 20 cm 12 1225
Ice spindle 9 – 11 915-1120

For more information… See : Petzl and Alpiniste.fr

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Assurage du grimpeur / Belaying the climber

L’assurage du grimpeur

Celui qui assure étant lui-mêmeauto-assuré,
sa fonction est de stopper la chute éventuelle de celui qui grimpe.

Pour cela, il faut placer un mousqueton à vis sur l’un des deux points fixes (dans le cas de deux points fixes reliés entre eux dans le rocher), ou sur le harnais dans tous les autres cas. Le freinage sera assuré par un nœud de demi-corde (ou demi-cabestan) dans le mousqueton à vis en question.

Concernant l’installation d’un relais dans le rocher et l’assurage de celui qui grimpe, les recommandations du CAS  « Technique et tactique en escalade plaisir« , fournissent des explications pertinentes.

Afin de minimiser le choc sur la chaîne d’assurage, et donc sur le corps de celui qui tombe, un premier relais intermédiaire sera placé juste au-dessus du relais. Se référer au facteur de chute.

Il faut cependant savoir que les cordes utilisées en montagne tendent à être de plus en plus fines et à présenter une surface résistante à l’eau. La capacité de ces cordes – surtout si elles sont neuves – à freiner une chute est moindre que celle des cordes plus grosses et non traitées.

Les cordes étant très sensibles à la chaleur, due notamment au frottement, ne jamais mettre corde sur corde.

Il est fortement conseillé de s’exercer à la pratique de l’assurage en école d’escalade avant d’entreprendre une course en montagne

Plus d’infos ?.. Voir Petzl

Belaying the climber

As the belayer is self-insured,
his function is to stop the climber from falling.

To do this, place a screw-in karabiner on one of the two fixed points (in the case of two fixed points linked together in the rock), or on the harness in all other cases. Braking will be provided by a half-rope knot (or half-cabstan) in the screwgate karabiner in question.

The recommendations made by the SAC « Technique et tactique en escalade plaisir » (Technique and tactics in pleasure climbing) explain how to set up a belay in the rock and how to belay the climber.

To minimise the impact on the belay chain, and therefore on the body of the person falling, a first intermediate belay device should be placed just above the belay device. Refer to the fall factor.

However, the ropes used in the mountains tend to be thinner and have a water-resistant surface. The ability of these ropes – especially if they are new – to break a fall is less than that of thicker, untreated ropes.

Ropes are very sensitive to heat, particularly from friction, so never put rope on rope.

 

We strongly advise you to practise belaying at a climbing school
before embarking on a mountain climb

More info ?… See Petzl

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auto-assurage / self-belay

Il n’y a pas de bon assurage sans auto-assurage

L’auto-assurage forme la base même de tout assurage. Celui qui assure s’attache toujours à deux points fixes situés au-dessus et en dessous du nœud d’encordement (plus ou moins à hauteur de tête et des genoux). Ces deux points d’assurages sont solidarisés par une sangle ou une cordelette. Le système de freinage est placé sur le baudrier.

Quand le relais est déjà équipé – généralement deux points fixes reliés par une chaîne – celui qui assure s’attache aux deux points fixes et place le système d’assurage sur l’autre point fixe (jamais dans un des maillons de la chaîne).

Dans leur ouvrage « Technique et tactique en escalade plaisir », Editions Filidor et Bergpunkt, Emanuel Wassermann et Michael Wicky illustrent et décrivent la méthode pour installer un auto-assurage.

There is no good belay without self-belay

Self-belaying is the very basis of all belaying. The belayer always attaches to two fixed points located above and below the roping knot (more or less at head and knee level). These two belay points are held together by a webbing or cord. The braking system is located on the harness.

When the belay is already equipped – generally two fixed points linked by a chain – the belayer attaches himself to the two fixed points and places the belay system on the other fixed point (never in one of the links of the chain).

In their book « Technique et tactique en escalade plaisir », published by Filidor and Bergpunkt, Emanuel Wassermann and Michael Wicky illustrate and describe how to install a self-belay system.